La tête ailleurs Montreuil-Bellay, le double héritage
La cité du Maine-et-Loire est réputée pour ses remparts et ses édifices du XVe siècle. Elle abrite aussi les vestiges d’un camp d’internement de la Seconde Guerre mondiale.
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Dominant la rivière du Thouet et le vignoble saumurois, Montreuil-Bellay, aux confins du Maine-et-Loire et de la Vienne, est une cité close d’à peine quatre mille habitants.
« Avec une quinzaine de monuments historiques, son patrimoine est particulièrement riche, mais il est parfois discret. L’idéal est donc de visiter la ville à pied », conseille Marie-Claire, guide bénévole au sein de l’association montreuillaise Les vieux cailloux.
En parfait état, desservis par un sentier pédestre, les remparts de Montreuil-Bellay s’étirent sur 2 kilomètres. Ils ont été construits au XVe siècle par Guillaume d’Harcourt, l’un des trois personnages qui, avec Foulques-Nerra (XIe siècle) et Edgar Pisani (XXe), ont marqué l’histoire de la commune. Six portes complètent l’ensemble et permettent, encore aujourd’hui, l’accès à la ville.
La cité, qui culmine à 40 mètres d’altitude, s’étire sur deux niveaux. Dans sa partie haute, elle abrite l’hôpital Saint-Jean (XVe siècle), mais aussi une grange dimière, un château – impressionnant avec ses treize tours de défense – et une collégiale. « Historiquement, cet édifice correspondait à la chapelle du château. Mais, en 1810, il est devenu une église paroissiale », précise la guide.
Tournée vers le Thouet, la ville basse conserve les traces d’une importante activité commerciale. Montreuil-Bellay était, en effet, un port de transit pour le cognac, le vin, le tuffeau (1) ou encore la laine provenant des Deux-Sèvres.
Fortement marqué par le Moyen-Âge et en particulier le XVe siècle, la commune porte les traces d’une autre histoire, plus récente. À quelques kilomètres de la ville close subsistent les vestiges – notamment des escaliers menant aux baraquements – d’un camp d’internement ouvert en 1941.
Géré par le régime de Vichy jusqu’à sa fermeture en janvier 1945, il aura accueilli plus de trois mille personnes, en majorité des gens du voyage. Le site est classé monument historique depuis 2012. En 2016, François Hollande, alors président de la République, y a inauguré une stèle commémorative.
Anne Mabire
(1) Pierre calcaire à grain fin.
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